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Découverte des Carmidor (T1) d’Olivia Gometz, chez notre ancien partenaire Beta Publisher

Avis de lecture réalisé par Niconeptune – le Polymathe, membre fondateur du conseil d’administration des Murmures Littéraires.

Les Carmidor : Trahir & Survivre, roman de médiéval fantasy écrit par Olivia Gometz, a été publié en octobre 2021 aux éditions Beta Publisher. Entre roman mœurs et fresque dynastique, il retrace le destin et les intrigues d’une famille de nobles et d’une héritière royale déchue.

La lecture de Nico (Attention aux spoilers)

Tout d’abord, un coup d’œil à la forme. La couverture nous présente rapidement le nom de Carmidor et attire l’œil par des phrases courtes et accrocheuses. Son côté énigmatique donne envie d’en savoir plus. Sobre mais élégante, elle représente un cormoran, dont on apprendra plus tard qu’il est l’emblème de la famille Carmidor.

À la lecture, on se rend compte que le résumé est, finalement, assez fidèle à ce qu’on peut retrouver dans le livre. Je pense même que c’est la meilleure façon de le définir : on a envie d’en savoir plus.

Présentons maintenant le contexte. Les Carmidor : Trahir & Survivre est un roman de fantasy qui présente l’histoire de la famille éponyme (Les Carmidor, pour les deux du fond qui n’auraient pas compris). Cette famille est construite autour de Bargald Carmidor, duc de Corance, seigneur d’une île très riche liée au royaume de Rubisie. Mais un complot, mené principalement par la famille Virdemis, vise à renverser Todvis, le roi de Rubisie. Pour cela, les Virdemis vont chercher à obtenir l’appui de Bargald Carmidor, entraînant ainsi des conséquences d’une ampleur insoupçonnée…

Le roman se classe donc dans cette catégorie spécifique de fantasy axée principalement sur la géopolitique, qu’on pourrait comparer à Game of Thrones, une des séries qui a popularisé, chez le grand public, les conflits géopolitiques comme le ressort fondamental d’une œuvre de fantasy.

Le souci principal que l’on peut rencontrer avec ce style est le manque de rebondissements, et fort heureusement, le livre ne tombe pas dans cet écueil ! J’ai été plusieurs fois surpris par la tournure des évènements.

On peut ainsi évoquer l’originalité de faire commencer l’histoire par un coup d’état qui réussit, nous plaçant dans une sorte “d’après” l’action qui constitue, le plus souvent, le trope principal d’un roman de fantasy. Ici, au contraire, l’alliance des familles Virdemis et Carmidor laisse entrevoir toute sa fragilité suite à l’avènement du nouveau roi, Rehard 1er. À partir de là entre en scène le jeu de pouvoir propre aux cours royales, où chacun doit défendre ses intérêts, parfois au détriment de ses alliés, souvent au détriment de ses ennemis, dispersés à travers tous les pays. Et chacun d’entre eux aura ses propres intérêts dans cette histoire.

Le scénario navigue de la sorte d’évènement en évènement sans entraîner de lassitude, avec une fluidité constante. Ceux-ci sont, pour la majorité, inattendus et captivants, et maintiennent en haleine le lecteur avec délice. C’est, à mon sens, le point le plus réussi de ce roman.

Au niveau du style, même si on touche (à mon sens) à un des points faibles du roman, ça reste très fluide et entraînant, ce qui permet une lecture simple et sans bavure. Idéal donc pour passer un bon moment avec un livre de fantasy !

Passons à un point plus engageant : les personnages ! Nous allons suivre, comme vous l’avez deviné, la famille Carmidor, constituée par Bargald et ses quatres enfants : Aron, Giorda, Dorio et Idissa (une bâtarde, et c’est important à préciser au vu du rôle que ça a dans le livre). Parlons d’abord des personnages masculins. Bargald est le patriarche, intelligent et ferme, qui dirige la famille d’une main de fer. Aron, l’aîné, est un guerrier avec un caractère plutôt belliqueux, ce qui ne l’avantage pas en tant qu’héritier du duché de Corance. Dorio, lui, est un jeune homme qui aime profiter de la vie (entendre par là : passer ses journées au bordel). Vous le voyez, même en quelques mots, on arrive à saisir l’essence des personnages, on cerne rapidement leur personnalité, ce qui les rend rapidement attachants. Au sein d’un livre avec un monde riche et complexe, c’est un atout de pouvoir compter sur des personnalités marquées pour mieux saisir l’essence des personnages et les faire conserver en mémoire au lecteur.

Bon, ces personnages sont intéressants, mais le plus intéressant, ce sont les personnages féminins, et en particulier Giorda. La cadette des Carmidor possède une grande intelligence doublée d’une grande sensibilité, ce qui en fait un personnage profond, qui donne le ton à l’histoire de par la façon dont elle traite les événements. On appréciera, le long de la lecture, appréhender les rebondissements de l’intrigue à travers le regard de cette jeune femme. Cette dernière y joue d’ailleurs un rôle important.

On peut notamment citer son statut marital qui varie souvent, tantôt promise au roi lui-même, tantôt à un de ses barons… Pourtant, malgré toutes les émotions qui ont pu la traverser, son sens du devoir s’est toujours illustré, malgré ses propres sentiments prononcés pour le roi.

On l’oppose de façon assez radicale à Idissa, sa sœur, qui a cédé à ses sentiments avec un jeune homme qui a finalement trahi son amour assez tôt dans le roman. Elle n’y jouera, par la suite, qu’un rôle plus réduit, en opposition avec sa sœur.

Je referme maintenant le livre, terminé. J’ai passé un plutôt bon moment. Et nous voici au moment fatidique : qu’en ai-je pensé ?

Le livre est accrocheur, simple à lire mais sans être simpliste et arrive à faire voyager son lecteur. L’univers est intéressant, touffu sans être indigeste, les personnages sont accrocheurs. Certains partis pris ne seront peut-être pas du goût de tous, mais le roman reste agréable à la lecture et on a fortement envie de connaître la suite de cette série.

En somme, un roman que je recommanderai à ceux qui veulent une fantasy intéressante et facile à lire, sans toutefois avoir peur d’un nombre conséquent de personnages et d’intrigues politiques !


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